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Emprunts Russes : Faut t-il se fâcher avec Poutine ?

Les détenteurs "d'Emprunts Russes" n'en démordent pas ; ils exigent le respect des normes internationales et le remboursement de leurs titres historiques. Créée en 2008, l’AFIPER*, forte de plus de 1500 adhérents, héritiers ou ayant droits de porteurs d’emprunts russes, a décidé mettre en place de nouvelles stratégies pour contraindre l’Etat Russe à payer ses dettes.
Agir sur la "notation" de la Russie
La validité de cette créance a été reconnue à de multiples reprises par l’Etat Français et par trois Arrêts du Conseil d’Etat. L’AFIPER veut obliger les Agences de notation financière à prendre en compte cette défaillance centenaire. Elle a déposé auprès du Parlement Européen une pétition en ce sens. Celle-ci vient d’être reconnue recevable par la Commission des Pétitions ouvrant ainsi une enquête préliminaire de la Commission Européenne.

Une dette historique liée à la Révolution Russe
L'histoire remonte à plus de cent ans en arrière : entre 1888 et 1904, 1,6 million d’épargnants français prêtent à la Russie Impériale 12 milliards de francs or.
Mais après la révolution d’octobre 1917, Lénine refuse de reconnaître les dettes de l’ancien régime. Depuis 90 ans des associations se sont battues pour réclamer à l’Etat Russe le remboursement d’ une dette estimée à ce jour à plus de 100 milliards d’€ et touchant 316.000 porteurs de titre.

Négocier, acter en justice ou vendre les actions

L’AFIPERn qui vient de reprendre le flambeau, souhaite porter le combat au niveau international. Elle ambitionne de réunir sous sa bannière le maximum de détenteurs de titre français, mais aussi belges ou hollandais, soit à titre individuel, soit sous forme d’associations. La défense de leurs intérêts se fera par des actions de lobbying au niveau français mais aussi européen et international. Bien qu’ayant une préférence pour la négociation elle n’exclut aucune possibilité pour obtenir gain de cause : des procédures juridiques contentieuses longues et couteuses soit de types « class action(1) » soit financées par des « legation funds (2) » à tout niveau et par tous moyens légaux.
Elle pourrait aussi négocier la cession des titres à des «Hedges funds(3)» qui se chargeraient d’en obtenir par tous moyens le remboursement auprès de l’Etat Russe.


Elle cherche aussi des alliances avec des associations de porteurs d’emprunts souverains concernant d’autres Etats défaillants.

Une opportunité : un règlement européen encadrant les agences de notations
Les agences de notations, dont la plupart ont leur siège aux Etats-Unis, ont largement participé à l’accélération de la crise financière actuelle en sur-notant des produits financiers comme les «subprimes». Ces produits ont été considérés comme des placements avec peu de risques alors qu’ils étaient hautement spéculatifs.
De surcroît, les agences de notation n’ont pas révisé leur classement rapidement dès que les premiers soucis sont apparus.
La Commission Européenne et le Parlement Européen ont décidé de légiférer pour encadrer ces agences sur un plan juridique, considérant que l’autorégulation proposée par ces dernières n’offrait pas suffisamment de garanties tant sur la qualité, l’indépendance et la transparence de la notation que sur la liberté de concurrence dans un système oligopolistique dominé par quelques agences américaines.
Jusqu’à ce jour les agences de notation ne sont soumises à aucune responsabilité juridique sur la qualité et la véracité de leurs notations.

Engager la responsabilité éventuelle des agences de notation
L’AFIPER a fait part, par courrier, à l’ensemble des membres de la Commission économique du Parlement Européen, de ses remarques sur le projet de loi de la Commission Européenne ainsi que de ses propositions d’amendements. Elle a sollicité et obtenu des rendez-vous avec des parlementaires représentatifs des différents groupes politiques auxquels Eric Sanitas, Président national de l’AFIPER, s’est rendu, accompagné du conseiller juridique et financier de l’association.
Les parlementaires rencontrés ont été intéressés et ont bien compris la logique de la démarche de faire prendre en compte la défaillance de paiement d’un état (Russe ou autre) par les agences de notation tant pour ses emprunts souverains que pour des produits financiers structurés destinés à financer des investissements dans le pays considéré.

L’un d’entre eux a d’ailleurs fait remarquer que plusieurs des propositions de l’AFIPER figuraient déjà dans les amendements proposés par le Parlement. Un autre a indiqué que son groupe envisageait de proposer un amendement pour engager la responsabilité éventuelle des agences de notation. Selon un troisième, un tiers aurait la possibilité de saisir le CERVM (Comité Européen de Régulation des Marchés des Valeurs Mobilières), autorité en charge de l’application de ce nouveau règlement en cas de désaccord avec la méthode de notation choisie par les agences. Il ne serait pas opposé à ce que cela soit écrit de façon plus claire et explicite.


L’AFIPER déclare que, "devant la pertinence de ces rencontres, elle va poursuivre son lobbying auprès des parlementaires européens surtout en cette période pré-électorale et va suivre attentivement le fonctionnement du CERVM ainsi que l’enquête préliminaire de la Commission".

*Cet article est une reprise d'un communiqué reçu de l'AFIPER
(Association Fédérative Internationale des Porteurs d’Emprunts Russes)


(1) class action : procédure contentieuse collective
(2) legation funds : fonds à risques qui financent les procédures juridiques avec l’espoir de se rémunérer en pourcentage du résultat du procès
(3) Hedges funds : fonds d’investissement hautement spéculatif
Président :
Eric Sanitas
AFIPER, 34 avenue du Maréchal Leclerc, 63110 Beaumont – Site internet -


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Commentaires

  1. Nous remerçions l’association AFIPER pour l’excellent article ci-dessus, sur les EMPRUNTS RUSSES encore impayés en 2009. Nous remerçions également LYONenEurope pour cette parution.
    signé : LA VOIX des EMPRUNTS RUSSES

    La Russie est encore en defaut de paiement sur 80 milliards de $US d’obligations souscrites avant 1917 par les epargnants Francais.

    La Russie n’a verse que 400 millions de $US en 1999. Il est impossible de faire confiance a un pays qui fait defaut sur sa dette et refuse par la suite unilateralement tout contact avec ses crediteurs.

    Il y a dix ans la Russie pretendait être un pays pauvre. Il est aujourd’hui apparent que la Russie, un membre a part entiere du G10 (le club des dix nations industrialisees les plus riches du monde) est un pays riche dont les ressources naturelles lui rapportent des centaines de milliards de dollars annuels. A l’ete 2006 la Russie a decide de rembourser par anticipation les 23 milliards de US$ qu’elle devait au Club de Paris des nations creditrices, et a pretendu ne plus etre endettee. Ceci est faux.

    La Russie refuse toujours de rembourser les epargnants Francais. En consequence:

    LA RUSSIE EST TOUJOURS EN DEFAUT DE PAIEMENT SUR 80 MILLIARDS DE $US DE DETTE INSCRITE SUR SON GRAND LIVRE DES DETTES PUBLIQUES
    ——————————————————
    La Russie s’était engagée en 1996 à restituer les biens réclamés par des États membres du conseil de l’Europe .Elle avait été admise sous cette condition au sein du Conseil. Or par les accords de 1996 et 1997, elle n’a remboursé aux porteurs Français d’emprunts russes que 0,5% de qu’elle doit.
    Les porteurs d’ emprunts russes exigent le remboursement intégral par la Russie des sommes qu’elle leur doit.En spoliant à 99,5% les Français qui lui avaient fait confiance en souscrivant à ses emprunts , la Russie n’a pas respecté les engagements pris vis -à-vis du conseil de l’Europe.

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