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Traité de Lisbonne : Les Irlandais sur la voie du Non !

Selon les derniers sondages publiés en Irlande, le "non" au traité de Lisbonne serait en passe de l' emporter par 35 %, contre 30 % au "oui". 28 % des personnes interrogées continueraient à se montrer indécis dans une campagne très suivie puisque 7 % seulement des électeurs auraient l' intention de ne pas participer au vote.
Dans le cas d' un Non au référendum, la présidence française débuterait sur une crise, ce qui ne serait sans doute pas pour déplaire à Nicolas Sarkozy, placé en position de gérer un moment de tension comme il les aime. Dores et déjà, des voix alarmistes se font entendre pour crier à la "paralysation de 27 Etats par 2 millions d' Irlandais".
Les raisons du Non
Selon les éditorialistes repris par le site "Toutel'Europe.fr", la principale raison qui motive le choix des anti-Lisbonne serait la méconnaissance du traité. Mais on sait, et l' affiche ci-dessus le montre bien, que les irlandais sont profondément opposés à toute forme d' Europe de la défense.
Ce n' est pas l' unique raison mais ce refus aggrège un grand nombre de mécontents qui s' inquiètent par ailleurs que si ils votent oui, " l'UE pourra acquérir de nouvelles compétences sans négocier un nouveau traité", ce qui est comparé un "chèque en blanc".

Du Sinn Fein à l' extrême droite en passant par certains écologistesLes autres raisons seraient le rejet des taxes sur les entreprises, la défense d'une Europe des Etats nations indépendants ou encore la perte de pouvoir puisque "l'Irlande ne pourra plus décider qui sera le Commissaire irlandais".Enfin, ils craignent l' abandon du principe de subsidiarité qui ferait que toute la législation européenne primerait sur la constitution irlandaise. Parmi les soutiens du "non", Touteleurope.fr note "la présence du parti nationaliste Sinn Féin ("Nous-mêmes"). Mais d'autres groupes se sont rangés à cette cause : l'extrême droite anti-avortement, certains Verts, et ceux qui affirment que le traité est trop difficile à comprendre mais qui donnent des arguments contre".


Des deux côtés, la campagne de communication bat son plein, maniant alternativement les sentiments de peur et l' humour. A moins d'une semaine du vote, les partisans du traité tentent de refaire le chemin perdu. Il leur reste une marge de manœuvre: partir à la conquête des indécis. En France, les tenants du Non se prennent à espérer d' une gifle à ceux qui ont voulu passer outre les référendums Français et Hollandais. Si l' Irlande vote Non dimanche, il ne restera plus aux dirigeants des pays qu' à imaginer un hypothétique plan B.

Commentaires

  1. Anonyme9.6.08

    Nous avons cru que notre vote aurait une influence, au moins certains. Les irlandais ne peuvent pas se faire d'illusions : ils ne sont consultés que pour la forme et parce qu'il était certain qu'ils allaient dire oui.
    Ce TCE devient vraiment rigolo. Pour construire l'UE, on devrait interdire de consulter les peuples, ce serait plus simple. Elle n'est pas faite pour
    eux.

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  2. Anonyme9.6.08

    Le PS et l'UMP, par la voix de Kouchner ont déjà fait savoir qu'il se fichaient du vote des irlandais et qu'ils les feraient revoter jusqu'à ce qu'ils votent oui. C'est cela la nouvelle URSS vers laquelle nous avançons
    à grands pas.

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  3. Anonyme9.6.08

    Afin de mettre un terme à cette "fuite en avant" insensée que nous proposent gouvernements et institutions européennes, il ne reste guère que l'espoir d'un vote NON des Irlandais.
    Quelle erreur de leur part ! Demander leur avis aux citoyens ..... Les autres gouvernements ont été plus "sages", ils ont passé outre leurs opinions publiques et fait voter les "élites". Evidemment, celles ci se rappellent toujours qui les engraisse.
    Dernière chance, donc ;
    Please, vote NO !

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  4. Anonyme9.6.08

    Le tout dernier sondage...le dernier autorisé donne le OUI devant, mais il y a tellement
    d'indécis que ça ne veut rien dire...Mais au final, est-ce qu'un NON changera quelque chose ???
    Référendum en Irlande - Le "non" passe en tête. Et alors ?

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  5. Anonyme9.6.08

    La présidence française n'a pas été rebutée à l'idée de commettre le plus grand deni de démocratie. Il faudra sans doute s'attendre au pire pour la présidence de l'Europe par la France, quant à la gestion de ce dossier. L'Europe des peuples est une idée étrangère aux politiques.

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  6. Anonyme9.6.08

    Si les Irlandais votent NON se sera un NON pour préserver leur statut concernant le dumping fiscal des entreprises, plus simplement pour une UE
    libérale. Les Français ont voté NON contre l'Europe libérale.
    Tout le monde est d'accord pour voter NON, et uniquement ça.
    Y a un truc de pourri en UE et pas seulement à Bruxelles.

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  7. Anonyme9.6.08

    je félicite le formidable travail de suggestion de nos élus : faire
    passer un amas de presque 300 pages pour un mini traité simplifié, c'est de l'houdinisme politique

    Cordialement

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  8. Anonyme9.6.08

    Voilà l'« économie communiste de marché » Article paru dans l'édition du 25.01.08, le Monde Prenez le pire du capitalisme et le pire du communisme, vous comprendrez quel cours est en
    train de prendre la globalisation La Cour de justice européenne détient une part essentielle du pouvoir législatif dans l'Union. A la différence de nos juridictions, elle statue pour l'avenir par disposition générale et à
    l'égard de tous, comme la loi elle-même. Par deux arrêts, capitaux pour le devenir de « l'Europe sociale », elle vient de trancher la question de savoir si les syndicats ont le droit d'agir contre des entreprises qui
    utilisent les libertés économiques garanties par le traité de Rome pour abaisser les salaires ou les conditions de travail. Dans l'affaire Viking, une compagnie finlandaise de navigation souhaitait faire passer l'un de ses
    ferrys sous pavillon de complaisance estonien, afin de le soustraire à la convention collective finlandaise. L'affaire Laval concernait une société
    de construction lettonne, qui employait en Suède des salariés lettons et refusait d'adhérer à la convention collective suédoise. Dans les deux cas, les syndicats avaient recouru à la grève pour obtenir le respect de ces
    conventions, et la Cour était interrogée sur la licéité de ces grèves. Le droit de grève étant explicitement exclu du champ des compétences sociales communautaires, un juge européen respectueux de la lettre des traités se serait déclaré incompétent. Mais la Cour juge depuis longtemps que rien en
    droit interne ne doit échapper à l'empire des libertés économiques dont elle est la gardienne. Elle s'est donc reconnue compétente. L'arrêt Laval interdit aux syndicats d'agir contre les entreprises qui refusent
    d'appliquer à leurs salariés détachés dans un autre pays les conventions collectives applicables dans ce pays. Au motif qu'une directive de 1996
    accorde à ces salariés une protection sociale minimale, la Cour décide qu'une action collective visant à obtenir, non pas seulement le respect de
    ce minimum, mais l'égalité de traitement avec les travailleurs de cet Etat, constitue une entrave injustifiée à la libre prestation de services.
    L'arrêt Viking affirme que le droit de recourir à des pavillons de complaisance procède de la liberté d'établissement garantie par le droit communautaire. Il en déduit que la lutte des syndicats contre ces pavillons est de nature à porter atteinte à cette liberté fondamentale. La Cour reconnaît certes que le droit de grève fait « partie intégrante des
    principes généraux du droit communautaire ». Mais elle interdit de s'en servir pour obliger les entreprises d'un pays A qui opèrent dans un pays B
    à respecter l'intégralité des lois et conventions collectives de ce pays B.
    Sauf « raison impérieuse d'intérêt général », dont la Cour se déclare seule juge, les syndicats ne doivent rien faire qui serait « susceptible de rendre moins attrayant, voire plus difficile » le recours aux délocalisations ou aux pavillons de complaisance. Cette jurisprudence jette
    une lumière crue sur le cours pris par le droit communautaire. Il échappait déjà à peu près complètement aux citoyens, tant en raison de l'absence de
    véritable scrutin à l'échelle européenne que de la capacité des Etats à contourner les résistances électorales lorsqu'elles s'expriment dans des
    référendums nationaux. L'apport des arrêts Laval et Viking est de le mettre également à l'abri de l'action syndicale. A cette fin, les règles du commerce sont déclarées applicables aux syndicats, au mépris du principe de
    « libre exercice du droit syndical », tel que garanti par la convention 87 de l'Organisation internationale du travail (OIT). Le droit de grève et la
    liberté syndicale sont le propre des vraies démocraties, dans lesquelles l'évolution du droit n'est pas seulement imposée d'en haut, mais vient aussi d'en bas, de la confrontation des intérêts des employeurs et des salariés. Le blocage progressif de tous les mécanismes politiques et
    sociaux susceptibles de métaboliser les ressources de la violence sociale ne pourra bien sûr engendrer à terme que de la violence, mais ce sont les
    Etats membres et non les institutions communautaires qui devront y faire face. L'Europe est ainsi en passe de réaliser les projets constitutionnels
    de l'un des pères du fondamentalisme économique contemporain : Friedrich
    Hayek. Hayek a développé dans son oeuvre le projet d'une « démocratie
    limitée », dans laquelle la répartition du travail et des richesses, de même que la monnaie, seraient soustraites à la décision politique et aux aléas électoraux. Il vouait une véritable haine au syndicalisme et plus généralement à toutes les institutions fondées sur la solidarité, car il y voyait la résurgence de « l'idée atavique de justice distributive », qui ne
    peut conduire qu'à la ruine de « l'ordre spontané du marché » fondé sur la vérité des prix et la recherche du gain individuel. Ne croyant pas à «
    l'acteur rationnel » en économie, il se fiait à la sélection naturelle des
    règles et pratiques, par la mise en concurrence des droits et des cultures
    à l'échelle internationale. Cette faveur pour le darwinisme normatif et
    cette défiance pour les solidarités syndicales se retrouvent dans les
    arrêts Laval et Viking. Le succès des idées de « démocratie limitée » et de
    « marché des produits législatifs » doit moins toutefois aux théories
    économiques, qu'à la conversion de l'Europe de l'Est et de la Chine à
    l'économie de marché. Avec leur arrogance habituelle, les Occidentaux ont
    vu dans ces événements, et l'élargissement de l'Union qui en a résulté, la
    victoire finale de leur modèle de société, alors qu'ils ont donné le jour à
    ce que les dirigeants chinois appellent aujourd'hui « l'économie communiste
    de marché ». On aurait tort de ne pas prendre au sérieux cette notion
    d'allure baroque, car elle éclaire le cours pris par la globalisation.
    Edifié sur la base de ce que le capitalisme et le communisme avaient en
    commun (l'économisme et l'universalisme abstrait), ce système hybride
    emprunte au marché la compétition de tous contre tous, le libre-échange et
    la maximisation des utilités individuelles, et au communisme la «
    démocratie limitée », l'instrumentalisation du droit, l'obsession de la
    quantification et la déconnection totale du sort des dirigeants et des
    dirigés. Il offre aux classes dirigeantes la possibilité de s'enrichir de
    façon colossale (ce que ne permettait pas le communisme) tout en se
    désolidarisant du sort des classes moyennes et populaires (ce que ne
    permettait pas la démocratie politique ou sociale des Etats-providence).
    Une nouvelle nomenklatura, qui doit une bonne part de sa fortune soudaine à
    la privatisation des biens publics, use ainsi de la libéralisation des
    marchés pour s'exonérer du financement des systèmes de solidarité
    nationaux. Cette « sécession des élites » (selon l'heureuse expression de
    Christopher Lasch) est conduite par un nouveau type de dirigeants (hauts
    fonctionnaires, anciens responsables communistes, militants maoïstes
    reconvertis dans les affaires) qui n'ont plus grand-chose à voir avec
    l'entrepreneur capitaliste traditionnel. Leur ligne de conduite a été
    exprimée il y a peu avec beaucoup de franchise et de clarté par l'un
    d'entre eux : il faut « défaire méthodiquement le programme du Conseil
    national de la Résistance ». En tête de ce programme figuraient «
    l'établissement de la démocratie la plus large (...), la liberté de la
    presse et son indépendance à l'égard des puissances d'argent, (...)
    l'instauration d'une véritable démocratie économique et sociale, impliquant
    l'éviction des grandes féodalités économiques et financières de la
    direction de l'économie, (...) la reconstitution, dans ses libertés
    traditionnelles, d'un syndicalisme indépendant ». Rien de tout cela n'est
    en effet compatible avec l'économie communiste de marché. Alain Supiot

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  9. Anonyme10.6.08

    Un rejet par l'Irlande polariserait tous les opposants partout dans l'UE. Ne serait-il pas singulier de voir arriver à l'Assemblé europenne une majorité de députés s'opposant à l'Europe telle que planifiée. Il faut repenser l'Europe et mettre la BCE sous contrôle politique.

    Pierre JC Allard

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  10. Anonyme10.6.08

    A l'ex "Dany le rouge" VRP de l'Europe sarkozyienne ?
    On ne présente plus Daniel Cohn-Bendit le personnage qui s'est fait
    connaître comme l'un desanimateurs du soulèvement de mai 68 à Paris.
    J'ai eu c'est vrai de la sympathie pour ce Dany pourtant présenté comme très sulfureux durant toute la période troublée de mai 68 ou il joua un rôle important ! Sans aucun doute le fait qu'il soit né montalbanais a joué en sa faveur pour la bonne raison que je suis moi-même né non loin de là en
    Quercy, mais un paquet d'années avant lui ! Autre détail important, ses parents juifs allemands avaient trouvé refuge à Montauban lors de l'arrivée
    du nazisme.
    A 14 ans il a choisi la nationalité allemande et il faisait ses études en France lors des événements de 1968. Jugé dangereux il fut interdit de
    séjour en France par le pouvoir de l'époque quant à son parcours il peut être qualifié de limpide ! Le révolutionnaire après avoir sommeillé en crèche s'est finalement trouvé un cocon confortable offert par le système
    capitaliste européen... Mais voila que récemment il s'agite dans le
    quotidien "le Monde " il fustige nos voisins irlandais qui menacent de dire non à l'Europe sarkosiene appelée aussi l'Europe du fric ! Et nous prenant pour des crétins il en remet une couche avec une affirmation choc qui tombe un peu à plat :
    " On est dans des sociétés à logique égoïste"
    Quelle belle découverte monsieur de la Palisse ! Il faudrait vivre avec des lunettes en cuir pour ne pas s'en apercevoir ou alors fumer de la moquette et être totalement déconnectés, ou encore vivre bien loin des tracas, supplémentaires, que nous apporte cette Europe bancale et bancaire qui génère une nouvelle aristocratie pléthorique en plus de tous nos hobereaux nationaux. Mais il se peut fort bien que depuis les instances
    européennes votre appréciation de la situation ne soit pas la même que celle des peuples que l'on n'a pas eu le courage de consulter
    Pensez-vous sincèrement que l'on puisse vivre heureux et confiants dans la boutique Europe actuelle ou tout risque d’être nivelé par le bas ?

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